L'ingénierie de Noël

Je ne peux m'empêcher d'observer ce qui se passe en ce moment et faire quelques constats avec mes yeux d'informaticien. La magie de Noël est un phénomène naturel qui défie les lois de la physique quand on regarde ça avec les yeux d'un enfant qui vient d'avoir son premier cours de science. Cependant, en y regardant de plus près, le phénomène et surtout la performance du processus est plus facile à comprendre après quelques cours d'informatique ou d'ingénierie. Je vais tenter de vulgariser ici mes constats.

On prend pour acquis qu'il n'y a qu'un seul vrai Père Noël, cependant on sait qu'il a différentes apparences à travers le monde et tous les enfants savent que celui qu'ils ont rencontré au centre d'achat n'est probablement qu'un délégué. En informatique, on sait qu'il y a des limites physiques à ce qu'on peut faire en une seconde. Même si un ordinateur peut faire des milliards d'opérations par seconde, la limite est atteinte depuis quelques années déjà et on doit maintenant répartir le travail sur plusieurs unités pour arriver à en faire plus. Le Père Noël, malgré sa grande performance à distribuer les cadeaux plus vite qu'on peut le voir, a probablement recours au même principe de délégation pour en faire encore plus à chaque année. Rappelons que la croissance démographique est un problème réel quand tout doit être fait en une nuit de 24 heures. Malgré cette délégation, on sait que le Père Noël voyage a une vitesse extraordinaire pour faire le suivi tout se réservant le plaisir de distribuer lui-même aux plus sages. C'est un plaisir à chaque année de le voir à l'œuvre en temps réel sur le site de NORAD. Rappelons que cet organisme militaire surveille notre ciel et offre sa précieuse collaboration au Père Noël, il doit être particulièrement vigilant avec le trafic aérien en cette journée spéciale.

L'autre problème lié a cette croissance est la production et le transport des surprises. En effet, l'atelier du pôle nord a aussi ses limites. Tant en quantité qu'en qualité, il serait risqué d'imposer aux lutins une production équivalente à ce que toutes les usines du monde peuvent produire. Ça fait déjà quelques générations qu'on a constaté une sous-traitance à ce niveau, mais la tendance "off-shore" nous amène assez loin du pôle nord. Après-tout, pourquoi favoriser l'hémisphère nord quand la croissance démographique est plus au niveau de l'équateur? Tant-qu'a y être, pourquoi confier l'emballage à une équipe à l'autre bout du monde?

Il en est de même pour la distribution. La performance compte. En informatique, l'utilisation de la cache est bien connue comme moyen d'accéder plus rapidement à des choses en les rapprochant du lieu de consommation. Ce principe semble bien connu du Père Noël. Je me souviens enfant d'être tombé sur une de ces cache dans un garde-robe de la maison. C'était quelques jours avant Noël et on jouait à la cachette. J'avais enfin résolu le mystère du puissant traineau et son sac qui, aussi gros qu'on puisse l'imaginer, ne pouvait évidemment pas contenir tous les cadeaux de la planète. Quelle efficacité remarquable. Tout-a-fait compatible avec la sous-traitance.

Le contrat de non-divulgation doit être assez étoffé pour que ça se rende si près sans qu'on le sache. Autant m'arrêter ici avant que ça prenne des allures de conspiration.

Joyeuses Fêtes

Stéphane